Même sous une forme indirecte, la vaccination obligatoire contre le Covid-19 a été repoussée par une commission indépendante d’experts suisses au motif qu’elle porte atteinte au principe de la liberté de choix et n’est pas justifiée.
Une prise de position qui peut faire écho au pass sanitaire français : en Suisse, la Commission nationale d’éthique dans le domaine de la médecine humaine (CEN) a estimé dans une note le 26 août que la vaccination obligatoire, même indirecte, portait atteinte au principe de la liberté de choix et ne se pouvait pas être justifiée, rapporte Le Temps.
Le risque d’un système à deux vitesses Cette commission indépendante d’experts, instaurée en 2001 par l’Etat fédéral, a justifié son point de vue par le fait que la liberté inclut le droit de s’exposer aux risques d’infection, précise le quotidien romand.
L’instance ajoute que la non-vaccination ne se fait pas forcément «de plein gré et en toute connaissance de cause», et que cette démarche «dépend des conditions sociales».
En somme, elle estime que l’accès à certains lieux publics à condition d’être vacciné risque d’instaurer un système à deux vitesses lésant des citoyens issus des classes populaires.
Lire aussi Pour le médecin Martin Blachier, le pass sanitaire est une «hérésie» La commission pointe également un manque d’accès aux informations sur les vaccins, ainsi que «l’impossibilité matérielle» d’aller se faire vacciner pour certains groupes de la population.
En conséquence, la CEN juge que l’augmentation de la couverture vaccinale doit se faire par le biais d’autres mesures que l’obligation ou l’incitation forcée type pass sanitaire, par exemple à travers «une information proactive et appropriée et un accès simple pour les groupes de population défavorisés sur le plan éducatif».