Trois médecins et un vétérinaire viennent renforcer le Conseil scientifique chargé d’éclairer les décisions du gouvernement sur la crise du Covid-19.
Le Conseil scientifique créé en mars 2020 pour accompagner le gouvernement dans la gestion de la pandémie de Covid19 compte désormais 17 membres. Quatre nouvelles personnalités y font leur entrée mercredi 17 février, comme l’indique un décret paru au Journal officiel. Ces nouveaux membres sont des spécialistes des maladies infectieuses mais aussi d’autres disciplines telles la santé des jeunes ou la gestion du grand âge.
>> Covid-19 : où sont passés les avis du Conseil scientifique ?
Cela fait un mois que le Conseil scientifique n’a pas publié d’avis sur le site du ministère de la Santé, même s’il poursuit son travail et ses réunions régulières. Le groupe d’experts présidé par le professeur Jean-François Delfraissy fonctionne par notes envoyées au gouvernement, un peu loin des promesses de transparence de départ. Il faut dire qu’aujourd’hui, ses avis sur la meilleure façon de suivre le virus et de le contenir ne sont pas forcément suivis par l’exécutif, qui mesure aussi la difficile gestion des conséquences économiques et sociales des mesures de restriction de circulation en France.
Rééquilibrer les avis
Le conseil scientifique garde ses fondamentaux avec notamment l’arrivée de l’infectiologue Catherine Chirouze, cheffe du service des maladies infectieuses au CHU de Besançon (Doubs), mais il s’ouvre à d’autres disciplines. Il fait ainsi entrer un gériatre, Olivier Guérin, chef du pôle gériatrie du CHU de Nice (Alpes-Maritimes) et président de la Société française de gériatrie et de gérontologie, et une pédopsychiatre, Angèle Consoli, qui exerce à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, et qui a notamment travaillé sur les troubles bipolaires.
Ces profils viennent renforcer le conseil scientifique où plusieurs disciplines scientifiques étaient déjà représentées : épidémiologie, virologie, modélisation, réanimation, infectiologie, sociologie ou encore anthropologie. Les avis du conseil seront ainsi rééquilibrés par rapport aux questions de santé mentale des jeunes ou de gestion du grand âge dans les Ehpad. Des questions sanitaires qui pèsent de plus en plus lourd dans une crise du Covid qui dure.
La présence d’un vétérinaire
Autre nouveauté, l’arrivée de Thierry Lefrançois. Il est vétérinaire, chercheur au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) mais aussi spécialiste des maladies infectieuses. Il travaille notamment sur le concept One Health, une seule santé : celle des hommes, des animaux et de l’environnement. Même si l’équipe de l’OMS, lors de sa visite en Chine, n’a pas trouvé l’hôte intermédiaire qui a transmis le coronavirus de la chauve-souris à l’homme, on sait que de plus en plus de maladies infectieuses passent des animaux aux hommes.
L’apport d’un vétérinaire dans ce Conseil scientifique était réclamé depuis plusieurs mois, notamment par le député LREM Loïc Dombreval. L’Élysée s’y était engagé. La venue d’un vétérinaire permettra aussi aux autorités et aux autres membres du conseil de comprendre les leviers pour prévenir de prochaines pandémies. Une arrivée déjà saluée dans un communiqué par le ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie.