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Des milliers d’infarctus non pris en charge à ajouter au bilan de l’épidémie de Covid-19

Aux morts directement liées au Covid-19, s’ajouteront des milliers d’autres comme le prouve une étude menée par des cardiologues lillois démontrant, grâce à une approche exhaustive, «  une baisse de 20 % des admissions pour infarctus du myocarde » durant le premier confinement…

« Sur les sept semaines étudiées (18 mars au 10 mai 2020) et sur le territoire donné (Hauts-de-France et pays de la Loire, zone alors moins impactée), 1 800 patients sont décédés du Covid-19. Sur la même période, près de 600 infarctus du myocarde ont disparu des radars. Ces 600 personnes ne sont pas venues à l’hôpital pour s’y faire soigner contrairement aux statistiques de l’année précédente…  »

« Sur les sept semaines étudiées (18 mars au 10 mai 2020) et sur le territoire donné (Hauts-de-France et pays de la Loire, zone alors moins impactée), 1 800 patients sont décédés du Covid-19. Sur la même période, près de 600 infarctus du myocarde ont disparu des radars. Ces 600 personnes ne sont pas venues à l’hôpital pour s’y faire soigner contrairement aux statistiques de l’année précédente…  »

Eric Van Belle : «Une baisse de 20% des admissions pour infarctus du myocarde a pu être démontrée» PHOTO Baziz Chibane
Eric Van Belle : «Une baisse de 20% des admissions pour infarctus du myocarde a pu être démontrée» PHOTO Baziz Chibane – VDNPQR

Pour la première fois en France, une étude conduite à Lille par le Dr Flavien Vincent et le Pr Éric Van Belle de l’Institut Cœur Poumon du CHU de Lille et de l’Unité mixte de recherche U1011, permet de quantifier de façon très précise les effets de l’épidémie de Covid-19 sur la baisse des prises en charge pour infarctus du myocarde.

« La peur de venir à l’hôpital »

Sur la base de données recueillies sur l’ensemble des 18 centres hospitaliers traitant la question, « une diminution de 20 % des admissions a été constatée », poursuit Éric Van Belle, premier auteur de ce travail publié dans The Lancet-Regional Health. « Comme l’impact est le même dans les deux régions (avec une pression de l’épidémie différente), c’est un argument pour penser que c’est plus la peur de venir à l’hôpital que la désorganisation des soins qui est responsable de cette baisse. »

Des milliers de morts

« En incluant tous les centres, nous n’avons pas écarté les infarctus survenus chez les patients qui se sont massivement déplacés au sein de la région pour leur confinement. Les études précédentes n’incluaient que les hôpitaux des grandes villes disséminées sur le territoire », ajoute le cardiologue lillois, par ailleurs membre de la Heart Team.

Le constat se fait très lourd. « Des milliers de morts supplémentaires devront être ajoutés au bilan total de l’épidémie. On ne parle ici que des infarctus du myocarde, sans compter les AVC, les urgences… » Signe encourageant, une campagne relayée par la Voix du Nord « a permis un retour à la normale plus rapide dans les Hauts-de-France qu’en Pays de la Loire  », signale Éric Van Belle dont le message se fait toujours aussi essentiel  : « Appelez le 15 en cas de douleur thoracique. »

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