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Opposé au passe vaccinal, le Syndicat de la médecine générale dénonce une potentielle « discrimination » des non-vaccinés

Alors que le passe vaccinal pourrait entrer en vigueur « dès la première quinzaine du mois de janvier » selon le gouvernement, le Syndicat de la médecine générale (SMG) a fait part de son opposition au projet de loi qui sera présenté en Conseil des ministres le 27 décembre. Car, si le passe vaccinal est mis en œuvre, « les non-vaccinés ayant besoin d’une consultation dans un établissement de santé seront bientôt refoulés », pronostique l’organisation.

Pour le syndicat qui s’était déjà vivement opposé au passe sanitaire« limiter les droits fondamentaux et les soins aux non-vaccinés n’arrêtera pas la pandémie » et s’apparente à de la « discrimination ». Il demande donc que l’on continue à prendre en charge efficacement (conseils, isolement, surveillance ou traitements spécifiques) toutes les personnes infectées par le Covid, qu’elles soient vaccinées ou pas, car « empêcher l’accès aux soins et au dépistage des non vaccinés ne mènera qu’à l’augmentation des contaminations ».

Autre argument brandi par le SMG : les tensions hospitalières actuelles, la fermeture de lits et les nombreux départs de soignants en plein cœur de l’épidémie, sont le résultat de politiques basées sur des impératifs de « rentabilité sans lien avec les besoins de la population » depuis plusieurs années. Les difficultés d’accès aux soins qui en découlent ne relèvent donc pas de la responsabilité des individus, notamment celle des personnes non vaccinées, mais de nos gouvernements successifs, poursuit le syndicat, persuadé que « l’argument de la vaccination indispensable pour « soulager l’hôpital public » est dangereux ».

L’Académie de médecine donne son feu vert

De son côté, l’Académie de médecine a approuvé le passe vaccinal« C’est peut-être dommage, mais c’est le seul moyen, considère le professeur Yves Buisson, président de la cellule Covid-19 des sages. Maintenant on peut considérer qu’au nom des libertés on laisse le virus circuler, mais on va compter les morts encore pendant plusieurs années. »

Interrogé par France Info sur le fait d’imposer une obligation vaccinale, le Dr Jérôme Marty, le président de l’UFML-S, a estimé qu’on en prenait le chemin avec le passe vaccinal, même si ce n’est pas selon lui « de gaieté de cœur ». Mais il a surtout tenu à rappeler qu’il y avait encore plus de 5 millions de Français non vaccinés qui constituent « l’immense majorité des gens hospitalisés dans un état grave » dans les centres de réanimation. Une situation jugée inacceptable pour le généraliste de Fronton, en Haute-Garonne. Enfin, questionné sur le périmètre d’utilisation de ce passe vaccinal, notamment à l’école, il a répondu : « Il faut surtout que l’on referme les classes dès le premier cas, comme on le faisait avant. »