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Singapour a menti sur son système de traçage du virus

Anouch SeydtaghiaAnouch SeydtaghiaPublié mardi 5 janvier 2021 à 18:46
Modifié mardi 5 janvier 2021 à 18:46

La tentation était sans doute beaucoup trop forte. Les autorités de Singapour ont menti à leurs citoyens. Le système de traçage des contacts ne devait être destiné qu’à la seule lutte contre le virus. Or cette plateforme informatique peut aussi être utilisée par la police. A plusieurs reprises, les organisations de défense des droits humains avaient averti des risques de dérives liés à ces systèmes numériques, à des fins de surveillance. Singapour vient d’en faire la démonstration.

Cette révélation n’est pas le fruit d’une enquête externe ou d’investigations de la part de spécialistes de la technologie. C’est le ministre de l’Intérieur lui-même qui l’a admis lundi au parlement. Répondant à une question d’un député l’interrogeant sur une possible utilisation du système de traçage TraceTogether par la police, Desmond Tan a déclaré que «les forces de police de Singapour ont l’autorisation d’obtenir toutes les données, y compris celles de TraceTogether, pour des enquêtes criminelles». Et pourtant, les autorités avaient toujours affirmé que les données de ce système n’allaient être utilisées que pour la lutte contre le virus.

«Surveillance renforcée»

Le ministre des Affaires étrangères a tenté de rassurer mardi. Vivian Balakrishnan a affirmé qu’à sa connaissance les données de TraceTogether n’avaient été utilisées qu’une seule fois par la police, dans le cadre d’une enquête sur un meurtre. Et «une fois que l’épidémie sera terminée et qu’il n’y aura plus besoin de traçage des contacts, nous clôturerons volontiers le programme TraceTogether». En théorie, les données sont stockées de manière chiffrée et détruites après vingt-cinq jours.

Mais, pour l’heure, la polémique est vive. Ces informations «révèlent comment le gouvernement a exploité secrètement la pandémie pour renforcer sa surveillance et son contrôle sur la population», a ainsi affirmé à l’AFP Phil Robertson, directeur pour l’Asie de l’ONG Human Rights Watch.

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