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VOICI LA LETTRE DE POUTINE AUX CITOYENS DU MONDE POUR EXPLIQUER LA SITUATION

EN ENTIER:

VOICI LA LETTRE DE POUTINE AUX CITOYENS DU MONDE POUR EXPLIQUER LA SITUATION

Chers citoyens du monde, je vous salue.

L’actualité internationale est riche d’événements depuis le mois d’Octobre dernier. Vous avez certainement lu, entendu, un certain nombre de choses, parfois vraies, parfois totalement galvaudées. Je comprends que l’offensive que mon pays mène actuellement sur l’Ukraine donne lieu à plusieurs interprétations. Mais je m’en vais vous éclaircir, tant soit peu, non seulement sur les motivations qui sont les miennes, mais sur la conduite des affaires du monde en général. Je serai bref, concis, donc soyez concentrés.

J’arrive au pouvoir dans un pays exsangue, abattu par l’humiliante défaite subie face à l’Occident, qui a non seulement réussi à disloquer l’empire qui existait depuis plus d’un demi-siècle, mais en plus, à intégrer les Républiques sœurs dans son camp. L’économie est par terre, les populations peinent à nouer les deux bouts, plus personne ne respecte les Russes, dont le Président est un alcoolique reconnu. La Fédération de Russie, en ce début de 21ème Siècle, est la pire manifestation de ce qu’est un non Etat.

Dès le départ, face au constat de la faiblesse militaire et économique de mon pays, je comprends la nécessité d’œuvrer en bonne harmonie avec les vainqueurs. Je demande donc l’adhésion de mon pays à la grande organisation militaire réunissant les pays d’Europe et d’Amérique, convaincu que dans la coopération et l’entente, nous pourrions ensemble créer un monde plus sûr et sans hégémonie nocive. Mais George Bush, Président des USA, me répond par la négative. La raison est très simple : son pays ne veut pas d’une alliance avec un autre pays qui pourrait à terme le concurrencer militairement.
Je comprends alors que le passé ne s’effacera pas aussi facilement que je le pensais, bien naïvement. Surtout, je constate, au fil des années, que l’Occident, avec à sa tête les USA, n’a pas l’intention de laisser le monde se conduire librement, contrairement aux promesses d’un monde libre et civilisé qu’il brandit pour les besoins de sa cause.

En réalité, derrière cette façade démocratique, se cache la volonté tacite d’imposer un système de valeurs, son système de valeurs, au reste de la planète, sans distinction de civilisation, d’histoire, de culture… Je comprends que l’Occident essaie simplement de combattre la dictature des autres (celle qui ne lui sied pas) par sa dictature à lui.

Ces constats me poussent à réagir en conséquence, car si rien n’est fait, la grande civilisation qui est celle de ma Russie, sera dissoute, reléguée dans les tiroirs de l’histoire, d’où on ne la sortira que pour enseigner aux enfants quelque chose dont ils n’auront jamais besoin dans la vie. Je décide donc de redonner aux Russes le sentiment de fierté nationale qui doit être à la base de tout projet d’émancipation, et qui manque cruellement aux pays d’Afrique notamment. Les Russes doivent de nouveau se sentir fiers d’appartenir au plus grand pays du monde !
Pour cela, renforcer les capacités militaires est indispensable, car même si nous avons hérité de l’arme nucléaire après la dislocation de l’URSS en tant que principale République, nos compétences militaires ont subi un grand coup avec la crise économique et sociale qui a failli décimer le pays. Le chantier militaire étant terminé, je me lance sur la voie de la reconstruction de l’économie, pour la rendre stable et forte.

Malgré la tenue de plusieurs rounds de négociations, rien n’y fit. Les Américains, dont la haine vis-à-vis de ma Russie n’a jamais faibli malgré la fin de la guerre froide et l’hégémonie incontestable – bien que logiquement contestée – qu’ils ont acquise sur le monde, ont décidé de ne pas écouter nos revendications légitimes et de procéder au forceps, la nouvelle provocation étant d’appuyer la demande de l’Ukraine d’intégrer l’OTAN, au nom du Droit international à géométrie variable. De ce fait, ils acceptent sans failles l’idée de positionner leur arsenal militaire à la frontière Ouest de mon pays, chose qui en 1962 à Cuba, en sens inverse, avait fait craindre une guerre nucléaire au monde, tant les Américains avaient clamé leur refus de voir l’arsenal militaire soviétique à sa frontière. Le droit international américanisé n’existait pas pour Cuba, en ces temps-là !

Pour pallier ce problème, j’ai proposé une solution toute simple, à laquelle on a déjà eu recours lors de la Guerre froide : la constitution de l’Ukraine comme Etat neutre, sur le modèle de la Finlande à l’époque. Ce qui est resté dans l’histoire comme la Finlandisation est à mon sens, une voie de sortie d’une logique implacable, au regard de l’incompréhension structurelle entre les Américains et nous.

Malheureusement, l’humoriste, qui se croit certainement sur un plateau de tournage, confondant réalité et fiction, se laisse entourlouper par les promesses fictives de soutien occidentales. Ses amis et lui refusent de comprendre le grand enjeu qui est celui de la protection de mon pays, non seulement d’un point de vue militaire, mais aussi d’un point de vue civilisationnel. Un rapide coup d’œil sur la carte géographique de l’Est de l’Europe permet de comprendre ma position : sur tout le flanc Ouest, je suis cerné de pays battant pavillon de l’OTAN, et ayant, de ce fait, adopté le mode d’organisation politico-sociétal proposé par l’Occident. Je ne suis pas bête, j’ai lu « Le long télégramme » de George Kennan, je connais bien la théorie de l’endiguement qu’il proposait déjà en 1946, et son pendant, la théorie des dominos, qui allaient devenir – et qui le sont toujours – les deux grands axes de la politique étrangère Américaine.

Suivant cette logique, l’idée occidentale est très clairement d’entourer ma Russie d’armes et d’organisations sociétales aux normes voulues par nos ennemis, afin que tôt ou tard, disparaisse notre pays, soit par la voie militaire, soit par la voie douce. Un grand remplacement du peuple et de la civilisation Russes est donc à craindre !

C’est face à tout ceci, buté à la mauvaise foi de ceux qui veulent faire disparaître notre identité, annihiler la nation d’Oleg le Sage, la descendance de Vladimir le grand, ignorer l’apport d’Anne de Kiev, réfuter l’héritage de Vladimir Illitch, que j’ai décidé, en toute conscience des risques que cela représente, d’agir et non de subir. Peuples du monde entier, comprenez ma position, elle est très simple, et je pense que si chacun de vous réussit à faire la projection dans le contexte de son propre pays, vous comprendrez qu’il n’y avait pas d’autre alternative, dans les mêmes conditions de dialogue de sourds, que ce qui se passe aujourd’hui en Ukraine. C’est ça ou prendre le risque d’avoir tout près de moi une coalition armée étrangère ouvertement hostile à mon peuple, à son histoire, à sa civilisation, dans le pays qui est et restera le berceau de la Russie, et qui a bénéficié du meilleur en termes de coopération militaire du temps de l’URSS. Pour la survie de ma Russie, je ne peux pas me permettre d’avoir un aussi grand territoire totalement acquis à la cause occidentale, à partir duquel toute sorte d’attaque pourrait survenir à n’importe quel moment.

Nonobstant cette impérieuse question sécuritaire, je n’ai pas l’intenti
on d’occuper l’Ukraine. C’est un trop vaste territoire, avec une population ouvertement et majoritairement pro Occident, il nous reviendrait trop cher en temps, énergie et argent, de nous lancer dans une aventure colonisatrice.

Je souhaite que des pourparlers soient menés avec des dirigeants Ukrainiens conscients de l’importance géopolitique de ce pays, et du rôle qui est le sien dans la configuration actuelle de la stabilité et de la sécurité en Europe, et non avec des pseudo dirigeants acculturés, sans stratégie politique autre que d’être à la solde des Américains. Dans l’intérêt de ma Russie, et des populations Ukrainiennes, il est important qu’un dialogue franc et sincère se tienne dans les plus brefs délais, avec, je le répète, un gouvernement Ukrainien responsable ! Dans le cas contraire, l’autre solution serait alors la partition de l’Ukraine, et la reconnaissance internationale des républiques du Donbass qui elles sont peuplées d’Ukrainiens préférant l’attachement aux valeurs de la grande Russie à l’assimilation occidentale.

Dans cette guerre idéologique, chers peuples du monde, vous devez comprendre que si les USA sont prêts à tout pour s’imposer partout, ma Russie est prête à tout pour refuser l’assimilation, l’importation d’un danger civilisationnel majeur dans son étranger proche. Ce sera donc malheureusement, suivant la doctrine Américaine de l’ensauvagement du monde civilisé, à qui aura les meilleures armes et la meilleure stratégie globale, si la raison, outre Atlantique, ne l’emporte pas sur les émotions.

La balle est dans leur camp. Aux Américains de donner à notre monde une chance pour la paix.

Vladimir Vladimirovitch Poutine

Source: Agora24 Agency