ancien Premier ministre, parti tenter une nouvelle aventure politique en Catalogne, se retrouve dans le viseur de la Cour des comptes. Celle-ci met le doigt sur des «irrégularités» dans le financement de sa campagne pour les municipales de 2019.
Pour Manuel Valls, l’aventure politique à Barcelone n’aura décidément pas été caractérisée par son succès. Balayé par les urnes lors des élections municipales de 2019, l’ancien Premier ministre français se retrouve désormais dans le viseur de la Cour des comptes espagnole. Et pour cause, selon le journal El Pais, un rapport de cette institution fait état d’«irrégularités» dans le financement de sa campagne électorale.
«Ce qui est indiqué compromet directement Manuel Valls»
Plus précisément, il serait question selon le quotidien espagnol de «189 500 euros de dépenses électorales non-déclarées par [la coalition entre] Barcelona pel Canvi et Ciudadanos, dirigée par l’ancien Premier ministre français et aujourd’hui conseiller municipal de Barcelone».
Ces irrégularités portent sur la campagne pour les municipales de 2019, lors desquelles la coalition des deux formations qu’il représentait aurait par ailleurs dépassé de 71% la limite de dépenses fixée par la loi, toujours d’après la Cour des comptes. Un investissement qui ne se sera pourtant pas avéré payant, puisque le natif de Barcelone n’était finalement arrivé qu’en quatrième position lors du scrutin.
La quasi-totalité des irrégularités porte plus précisément sur des dépenses pour un montant d’environ 188 000 euros de l’association Barcelona capital europea, une plateforme avec laquelle l’ancien Premier ministre socialiste avait lancé sa candidature catalane.
Cette somme est assimilée par la Cour à des dépenses de campagne irrégulières au profit de la coalition entre Ciudadanos («Citoyens», parti centriste) et Barcelona pel Canvi («Barcelone pour le changement», plateforme fondée par Manuel Valls). L’avocat de la coalition, Carlos Rivadulla, cité par El Pais, assure de son côté que ces dépenses ne peuvent être attribuées à la campagne électorale.
Pour sa part, Ciudadanos se désolidarise et pointe du doigt l’homme politique franco-espagnol. «[Le parti] en tant que tel n’a rien à voir avec les irrégularités mentionnées par le tribunal, puisque ce qui est indiqué compromet directement Manuel Valls», lance ainsi le service de presse de la formation espagnole.
La Cour des comptes doit désormais décider d’éventuelles sanctions dans cette affaire. Manuel Valls, de son côté, a récemment annoncé qu’il ne briguerait pas la mairie de Barcelone en 2023, invitant son parti à se réinventer sans lui.